De la peluche bas de gamme en tissu synthétique gagnée à la fête foraine à la peluche de luxe au poil soyeux, transmise de génération en génération qui trône sur le coin d’un lit, le projet vise à constituer une vue panoramique sur ce rapport affectif que la peluche présuppose. Tous types de peluches sont représentés. Loup, souris, lapin, ours, monstre, super-héros… Chéris ou malmenés, ce sont des compagnons de jeux à qui les enfants racontent leurs malheurs, leurs secrets. A leur tour, les peluches deviennent des objets chargés de fiction et d’une force de témoignage.
Implanté au cœur du village de Pérouges, dans la Maison des Arts contemporains, j’organise une résidence ouverte aux habitants et aux touristes. Ils participent à la fabrication du décor photographique et prennent ainsi part au processus de création. À travers ce partage d’expérience et cette médiation, les rencontres se font avec la population ; on s’interroge, on s’émerveille, on se souvient.
Puis, les visiteurs se parent d’un costume recouvert de peluches et prennent place dans le décor. Ils participent davantage à une performance qu’à une séance traditionnelle de prise de vue. Ils deviennent ce corps hybride dont le visage, les mains, les cheveux viennent dialoguer avec tout ce petit monde inerte et chargé d’histoire.